Définition et fonctionnement du CFP – Certificat de Formation Professionnelle

La suspension du contrat de travail lors d’un congé de formation professionnelle n’efface pas tout sur son passage. En réalité, le salarié continue de cumuler certains droits, notamment pour la retraite et l’ancienneté. Contrairement à une idée répandue, cette parenthèse dans le parcours professionnel ne signifie pas la mise entre parenthèses des avantages liés à l’emploi.

Tout ne se déroule pas selon le même mode d’emploi dans chaque secteur public, et le cheminement dépend aussi du parcours professionnel de chaque agent. Plusieurs dispositifs cohabitent, ce qui brouille parfois les distinctions et entretient la confusion, notamment avec d’autres congés ou formations financées par l’administration. Entre démarches administratives, question du maintien de rémunération et conséquences sur la carrière, chaque étape se plie à des règles précises fixées par la loi.

Le CFP, ou congé de formation professionnelle, se présente aujourd’hui comme une véritable rampe de lancement pour progresser au sein de la fonction publique hospitalière. Il permet à tout agent de s’absenter de son poste pour entamer une formation professionnelle longue, sans nécessité que celle-ci corresponde strictement à ses missions actuelles. C’est la porte ouverte aux réorientations, à la mobilité, voire à une reconversion à part entière.

Le fonctionnement du congé de formation professionnelle repose sur un texte fondateur, le décret du 21 août 2007. Celui-ci liste précisément les personnes éligibles, fixe une durée maximale de trois ans pour toute la carrière, et précise les modalités de rémunération et d’accompagnement. Pour déposer une demande, l’agent doit avoir accumulé au moins trois ans de services effectifs dans la fonction publique hospitalière et constituer un dossier auprès de l’organisme gestionnaire compétent.

Titulaires ou contractuels peuvent tous solliciter ce droit, sous réserve de l’accord de leur employeur et en prenant en compte les besoins du service. Certains établissements déterminent des priorités au regard de leur stratégie, ce qui peut influencer les formations retenues.

Il existe tout de même des points invariants : la durée maximale s’étale sur toute la carrière, l’indemnité mensuelle varie selon la situation de l’agent et dépend de plafonds réglementaires, et le montant diffère selon le temps de travail et l’ancienneté dans le secteur public.

En quoi le CFP se distingue-t-il des autres dispositifs de formation ?

Le certificat de formation professionnelle (CFP) tire sa force d’un atout rare : il donne accès à un temps long, dédié à la montée en compétences, bien souvent dans un secteur éloigné du poste initial. Tandis que le compte personnel de formation (CPF) privilégie des approches souples et des formats compacts, le CFP table sur un parcours structurant, pensé pour conduire à une évolution marquée, et ce parfois sur plusieurs années.

Le plus souvent, les participants au CFP rejoignent un centre de formation professionnelle afin de décrocher un titre diplômant ou un certificat de qualification reconnu sur l’ensemble du territoire. À l’opposé de la validation des acquis de l’expérience (VAE), qui mise avant tout sur le vécu professionnel sans imposer de passage par la case études, le CFP s’appuie sur un enseignement formel, réalisé en alternance ou à plein temps, généralement sous la houlette d’un organisme extérieur.

Pour faciliter la comparaison, les principaux traits distinctifs méritent d’être listés :

  • CFP : interruption de l’activité professionnelle, versement d’une indemnité mensuelle, durée longue, construit autour d’un projet défini de mobilité ou de nouvelle orientation
  • CPF : formation accessible sur le temps personnel, formats courts, possibilité de choisir à la carte
  • VAE : obtention d’un diplôme ou titre à partir de l’expérience, sans obligation de formation supplémentaire
  • CQP : certification issue d’une branche professionnelle, délivrée parfois à l’issue d’une formation spécifique

La qualification professionnelle obtenue grâce au CFP s’inscrit dans une démarche de projet individuelle, accompagnée par l’employeur public et soutenue par l’organisme gestionnaire. Du suivi administratif au versement de l’indemnité, en passant par la garantie de retrouver un poste après la formation : le CFP possède ses propres rouages dans le secteur de la formation continue.

Main échangeant un certificat de formation professionnelle dans un bureau

Demande, déroulement et impact sur votre contrat de travail : tout ce qu’il faut savoir

Les agents de la fonction hospitalière ayant déjà trois ans de service effectif ont la possibilité de formuler une demande de congé de formation professionnelle. Cette demande doit être écrite, se construire bien en amont, et préciser la formation professionnelle envisagée, sa durée et le centre où elle se déroulera. Le dossier est ensuite examiné par l’organisme compétent, qui se charge du suivi et du financement éventuel du CFP.

L’accès au CFP congé n’est cependant pas systématique. Les orientations de service ou la saturation du nombre de demandes peuvent nécessiter un report. La durée maximale autorisée s’étale sur trois ans pour toute la carrière, et il reste possible de fractionner cette période. Pendant le CFP, l’agent perçoit une indemnité mensuelle forfaitaire qui s’élève à 85% du traitement brut et de l’indemnité de résidence, le tout dans la limite de l’indice brut 650, pour une période ne dépassant pas douze mois consécutifs.

Pour résumer les points pratiques à considérer, voici ce qu’il faut retenir :

  • Droit à congé : ouvert aux agents titulaires ou contractuels, sous réserve de l’ancienneté requise
  • Indemnisation : versement d’une allocation spécifique pendant la durée de la formation
  • Engagement de servir : obligation, après le CFP, de travailler au sein d’un établissement public hospitalier pendant une période égale au triple du temps passé en formation

La suspension du contrat de travail ne met fin ni à l’appartenance à la structure ni à l’ancienneté acquise. Au retour, l’agent retrouve un poste en adéquation avec son corps ou cadre d’emplois initial. On notera cependant qu’en matière d’avancement, le décompte peut varier selon les textes applicables : la période de congé de formation compte souvent pour la retraite, mais pas toujours pour l’avancement, sauf exception.

En définitive, le CFP dessine un passage clair pour tous ceux qui veulent façonner un nouvel avenir professionnel sans rompre avec leur ancrage dans le service public. Un tremplin balisé, exigeant, et porteur d’élan pour réinventer sa trajectoire sans effacer ce qui a déjà été accompli.