La particule « wa » ne s’écrit jamais comme elle se prononce : placée après le sujet, elle s’écrit avec le caractère « ha ». Un paradoxe grammatical qui trouble dès les premiers exercices d’écriture. Plus surprenant encore, les verbes se placent presque toujours en fin de phrase, inversant l’ordre habituel de nombreuses langues occidentales.Ce fonctionnement singulier impose d’aborder chaque règle avec méthode. Repérer les fondamentaux dès le départ évite les erreurs qui persistent. S’approprier ces points clés ouvre la voie vers une progression solide et structurée.
Ce qu’il faut vraiment savoir avant de se lancer dans le japonais
Aborder la langue japonaise revient à se confronter à un foisonnement d’écritures. Trois systèmes circulent en parallèle : hiragana pour tout ce qui appartient au fonds japonais, comme les particules et les terminaisons ; katakana pour les mots venus de l’étranger ou du domaine scientifique ; et les fameux kanji, ces caractères hérités du chinois qui, à eux seuls, portent sens et complexité. Les kanji proposent plusieurs lectures, on-yomi et kun-yomi, selon l’ancrage chinois ou japonais du mot. À cette collection s’ajoutent le romaji, transcription en alphabet latin, et l’usage courant des chiffres arabes (arabiasūji) sur les affichages publics ou adminsitraitfs.
Pour avancer dans le japonais, il faut assimiler une structure de phrase assez inhabituelle : le schéma constant sujet complément verbe. Le verbe, systématiquement en conclusion, ferme la phrase. Les noms échappent aux genres, aux pluriels, aux articles. L’ensemble repose sur les particules, ces mots brefs et invariables qui donnent leur rôle à chaque groupe de la phrase. Leur place n’est jamais laissée au hasard.
Un autre aspect façonne la langue : la politesse, pivot de la culture japonaise. Trois registres essentiels se croisent sans arrêt : sonkeigo (valoriser l’interlocuteur), kenjougo (s’effacer soi-même), teineigo (politesse courante). Les suffixes tels que -san, -sensei, -sama ponctuent chaque échange. Et le principe du Tatemae, ce délicat équilibre entre dire et ne pas dire pour préserver la relation, traverse toutes les conversations.
Apprendre le japonais, ce n’est pas additionner des vocabulaires, c’est découvrir un système entier où le contexte a autant de poids que le mot juste. Oui, les premiers pas réclament de la rigueur. Mais chaque règle, chaque particularité, sont la trace vivante d’une organisation sociale unique.
Quels sont les fondamentaux à maîtriser pour bien débuter ?
Démarrer en langue japonaise, c’est s’approprier trois alphabets : hiragana, katakana, kanji. Pour les deux premiers, pas de secret : il faut écrire, lire, répéter, jusqu’à reconnaître chaque caractère sans hésiter. Les kanji s’effeuillent progressivement, en commençant par ceux du quotidien. Cette approche permet vite de lire ses premiers dialogues et de s’essayer à l’écriture simple.
La grammaire japonaise déroute au premier abord. L’ordre est fixe : sujet complément verbe. Le verbe ferme toujours la marche. Les noms n’ont pas à s’accorder : pas de distinction masculin/féminin, jamais de marque du pluriel ou du singulier. Tout repose sur les particules, qui organisent, précisent le sens, tissent la phrase avec sobriété.
Le travail sur la prononciation demande aussi de l’attention. Intonation, rythme, différence entre syllabes brèves et longues… Autant de subtilités qu’il faut savoir repérer. Le rendaku, par exemple, modifie la sonorité de certains mots composés, glissant une tonalité typiquement japonaise.
Impossible de contourner le keigo, ce système de politesse à plusieurs niveaux : sonkeigo, kenjougo, teineigo. Suivant la situation, la relation, le contexte, ces codes influent sur chaque mot échangé. Les suffixes de politesse, de -san à -sama en passant par -sensei, jalonnent la conversation. Ces usages forment le socle d’un échange fluide, jamais accessoires.
Ressources, astuces et petits coups de pouce pour progresser au quotidien
Chacun trace sa route différemment. Les cours de japonais en présentiel conviennent à ceux qui aiment apprendre en groupe, tandis que la formation à distance séduit par sa souplesse. Le CNED propose des parcours structurés tandis que des livres comme Minna no Nihongo accompagnent toutes les premières étapes. Certains privilégient les outils interactifs ou les applications pour étoffer leur vocabulaire courant et s’entrainer à la prononciation.
Mieux vaut multiplier les méthodes et diversifier ses habitudes de révision. Pour s’organiser efficacement, quelques repères peuvent servir de guide :
- Variez les exercices d’écriture (hiragana, katakana, kanji), combinez-les avec de la lecture à voix haute ou la reproduction de dialogues pour créer des automatismes solides.
- Répartissez les mots à apprendre selon des listes thématiques : cette méthode facilite le rappel des notions de base.
- Prenez chaque champ lexical à part : salutations, formules de politesse du quotidien (arigatou, sumimasen), chiffres (ichi, ni, san), jours de la semaine (nichiyoobi, getsuyoobi), couleurs, aliments, etc. À chaque nouvelle thématique, la langue prend davantage de relief.
Aucune application ne remplace le contact direct avec des locuteurs natifs. Échangez sur des forums, participez à des groupes d’échange, testez votre japonais face à des personnes dont c’est la langue maternelle. Podcasts, musiques, courtes vidéos : l’immersion dans la langue telle qu’elle se parle affine l’oreille, habitue au rythme et à l’accent local.
Un geste simple peut aussi transformer toute l’expérience : gardez sur vous un carnet réservé au japonais. Notez chaque formule, chaque adjectif, chaque verbe nouveau. Ce rituel donne forme à votre progression, rend chaque avancée visible et fait de l’apprentissage un fil rouge quotidien.
À mesure que les bases s’installent, quelque chose bascule : ce qui semblait étrange devient naturel, la logique du japonais s’empare de vous. C’est là que commence, vraiment, le plaisir de comprendre et de s’exprimer autrement.